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Du plaisir aux jeux

L’Aixois Nicolas Navarro représentera la France aux Jeux olympiques de Tokyo en août 2021. Point d’étape entre deux courses.

Commençons par une devinette. Quelle est la première chose que fait un marathonien en période de
confinement ? Il achète un tapis de course. « J’ai été qualifié pour les Jeux Olympiques de Tokyo en décembre 2019 en courant les 42.2 km en 2h10’01. Les J.O. devaient initialement se dérouler cet été avant d’être finalement reportés un an plus tard. Il fallait donc que je m’entraîne » démarre Nicolas. En quelques semaines, cette piste improvisée dans le salon a connu un enfer. Elle a été martelée des heures durant sur des centaines de kilomètres. Peut-être des milliers. « En période intensive, je cours 220 km par semaine et en moyenne 6 000 km par an. » Soit le rayon de la terre pourrait-on ajouter. A ses trois séances d’entraînement hebdomadaire, l’athlète ajoute… ses trajets domicile-travail. Tous les matins, il chausse ses running (qu’il épuise en trois semaines) et parcourt les 12 km qui séparent le vieil Aix du Décathlon de Bouc Bel Air. Car oui – chose étonnante à un tel niveau – le sportif exerce à temps plein dans l’enseigne sportive. « Je prends des congés sans solde pour préparer les compétitions et j’envisage des horaires aménagés pour mieux conjuguer mes deux activités. Mais pour le moment, lorsque le réveil sonne le lundi matin, le corps tire souvent et me rappelle la course du dimanche. »

Allure de sprinteur

Chose étonnante aussi, ce jeune marathonien de 29 ans s’inscrit pour la première
fois dans un club d’athlétisme… en 2016. Auparavant, il courait « pour le plaisir », sans se prendre au sérieux et sans préparation. « J’ai commencé en suivant mon
frère sur une course. Puis une autre et encore une autre. Mes résultats m’ont poussé à continuer. A un moment, on se prend au jeu et on se donne les moyens de progresser. Je suis un compétiteur, j’aime repousser mes limites personnelles et me comparer aux autres. C’est une force mentale qui permet de s’astreindre à la rigueur des entraînements et de se surpasser les jours de course » accélère Nicolas. Et les efforts paient. Avec l’allure d’un sprinteur, les bons résultats s’enchaînent. En décembre dernier, le pensionnaire d’Aix Athlé Provence termine le marathon de Valence en Espagne en 2h09’15. Une mise en confiance sept mois avant les Jeux de Tokyo. D’ailleurs porter les couleurs de la France, une fierté ? « Plus que ça, un rêve d’enfant, une force supplémentaire, une responsabilité à honorer. » Une pression aussi ? « Non, le sport reste un amusement et je ne suis pas d’une nature stressée. Ce que je redoute le plus reste les interviews ! » Fin de l’épreuve donc. Nicolas peut repartir comme il est venu à notre rendez-vous. En activant machinalement son chronomètre avant d’engager une foulée légère.

La Nordique Aixoise est reportée au 21 mars 2021
Bientôt reconfinés ?

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